Nous avons reçu pas mal de courrier en relation avec le thème du numéro mais aussi avec une actualité très riche, en particulier, ce que nous vous avions signalé, à savoir : le 60eme anniversaire de la DUDH et le centenaire de la naissance de Françoise Dolto

 

 

Bonjour,

Dans le Courrier International de cette semaine (26 au 31 mars 2009) quelques informations bien en rapport avec le thème du magazine : Le 5 mars dernier, l'archevèque de Recife, au Brésil, excommunie la mère d'une fillette de 9 ans ayant subi une IVG après avoir été violée par son beau-père, l'équipe médicale a été aussi excommuniée !!
Il a été soutenu par le pape, mais désavoué quelques jours plus tard (tout de même !) par la conférence nationale des évêques du Brésil.
Et il y a des femmes qui pensent que le combat pour leur droit (et celui des petites filles) à disposer de leur corps n'est plus d'actualité !
Juste encore un petit mot : dans l'avion qui le menait au Cameroun, le 17 mars, le pape a affirmé que le préservatif "aggrave" le problème du sida...
Juste pour dire que l'intégrisme est bien vivant, partout, et que les religieux qu'ils soient chrétiens, bouddhistes ou autre chose devraient bien mettre en cause leurs croyances et leurs dogmes avant d'avancer le mot de compassion (ou charité, c'est pareil) et de se prononcer sur des sujets aussi brûlants qui ne les concerneront jamais. Simone

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Bonjour,

Je viens de recevoir le bulletin d'Amnesty qui traite des violences sexuelles exercées sur les filles en Haïti. Ce qui ajoute l'horreur à l'horreur, c'est que quand une fille est violée, souvent de façon collective, elle est rejetée par la société qui ferme tranquillement les yeux sur les auteurs du viol et condamne la victime. Comme l'avortement est interdit, elle doit, si elle se retrouve enceinte à la suite du viol, trouver les conditions abominables d'un avortement clandestin dans lequel souvent elle perd la vie.
Alors, quand on lit les considérations pieuses et "bien pensantes" de religieux condamnant l'avortement, qu'ils soient bouddhistes ou chrétiens, on a envie de hurler !! Marine

Oui, face aux injustices tellement révoltantes dans le samsara, on est indigné, et justement indigné, rappelons-nous néanmoins, pour notre propre santé mentale, les paroles du Bouddha :
Combien d'hommes mauvais pourrai-je tuer ? leur nombre est aussi infini que le ciel, mais si la pensée de colère est tuée, tous les ennemis sont tués.

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Bonjour,

Françoise Dolto a toujours insisté sur l'importance vitale de communiquer, que l'être humain est avant tout un être de langage et de communication. Elle emploie le mot de "parler vrai".
C'est une autre façon de dire la parole juste que préconise le Bouddhisme.
Le bouddhisme donne des outils pour apprendre à connaître nos mécanismes intérieurs.
Une éducation bouddhiste, ne serait-ce pas, avant tout, aider nos enfants à questionner leur comportement et cela le plus tot possible ?
On peut sans doute aider énormément les adolescent(e)s en leur faisant prendre conscience de comportements sexuels de leur part qui ne sont pas personnels mais qui relèvent de programmation de l'espèce.
Dire de façon impersonnelle, c'est permettre à chacun(e) de regarder ce qui se passe en lui ou elle sans interférence de sentiments de culpabilité et sans investir la situation d'une importance qu'elle n'a pas en réalité.
Ainsi, faire comprendre la vulnérabilité des filles, la différence entre la pulsion de séduction qui les anime et la pulsion d'agressivité des garçons et leur tendance à regarder les filles comme des objets. Tout est conditionnement, tout est éducation. Valérie

 

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La puissance du mental - la violence de ceux qui combattent l'IVG

Bonjour,

Ce qui est intéressant au plan de l'enseignement bouddhique, c'est de voir que les gens qui agissent au nom d'une idée ont une image dans leur mental qui provoque une émotion de colère, et cette colère est liée au sentiment inconscient d'être soi-même menacé dans son « droit à naître » car, bien sûr, aucun de ces gens ne se soucieraient d'élever ces enfants s'ils naissaient. Elever ces enfants signifierait une vie d'engagement personnel.
Il y a un décalage total entre la réalité de la situation de la femme avec sa souffrance face à cette situation, et l'image mentale d'un enfant à naître qui enflamme les passions des anti-ivg, ce décalage, c'est toute le puissance du mental qui est à l'œuvre, enraciné dans le conditionnement, les croyances et les ressorts de l'inconscient.
Sylvie de Paris

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Bonjour,

Je suis frappée par l'importance qu'a jouée l'attitude mentale dans l'élection d'Obama. Sa propre attitude confiante et positive a vraiment aidé les gens qui ne cessent d'entendre les journaux télévisés leur énumérer toutes les   catastrophes qui arrivent dans le monde.
Les gens ont dramatiquement besoin d'espoir et c'est justement ce qu'il a apporté. Cela vérifie de manière éclatante cette vérité suprême du bouddhisme que tout est mental.
Et j'ai trouvé extraordinairement encourageant son fameux slogan « yes we can » que j'applique à ma pratique en me disant que tout est possible si on est persévérante et confiante. Emilie

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Bonjour

A propos de Françoise Dolto, j'ai regardé les documents montrés sur France 5, témoignages émouvants de quelqu'un qui possédait une intuition fulgurante du fait que l'enfant, si petit soit-il, est déjà un sujet, qu'il est un être qui n'a pas d'âge, qui ne se voit pas ‘bébé', et aussi qu'il comprend tout ce qui le concerne, qu'il a déjà "l'entendement".
Il faudrait ajouter à cette reconnaissance de l'enfant sujet, ce que le bouddhisme nous dit sur la réincarnation. Cet enfant n'est pas un réceptacle vide qui se remplirait peu à peu, il ouvre les yeux sur le monde en apportant tout un passé inconnu qui lui permet de saisir et de comprendre le monde dans lequel il arrive.
Il serait certainement très bénéfique que les psi occidentaux intégrent dans leurs paramètres cette dimension, le fait que l'enfant vient avec un passé qui lui est propre et qui s'ajoute à tout ce qui va se contruire dans cette vie. Julie

 

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Bonjour,

A propos du respect du droit à l'avortement, le ressort que les catholiques ont trouvés pour faire pression sur les femmes, c'est de les culpabiliser au maximum. Les commandos chrétiens américains anti-avortement qui injurient les femmes qui vont dans les cliniques, les menacent de l'enfer, de représailles physiques, et vont même jusqu'à tuer les médecins qui pratiquent les IVG, ne sont pas très populaires. Alors le monde catholique a changé son discours, les femmes sont menacées du " syndrome post avortement" (PAS) qui devrait, parait-il les marquer à vie.
Or, en réalité, on n'a pas constaté, chez les femmes ayant subi une IVG, de troubles psychologiques plus fréquents que dans la population en général.
Les femmes qui ont été contraintes de mettre un enfant au monde contre leur gré, ainsi que les enfants non désirés, souffrent plus souvent de troubles psychiques et psychosomatiques que les femmes ayant avorté ou les enfants désirés. A bon entendeur salut ! Catherine
Avortement- Ivg - Informations objectives

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Bonjour

Le pape vient encore de faire un discours assez récemment dans lequel il condamne la contraception. C'est vraiment incroyable de voir comment l'Eglise catholique reste pétrifiée dans ses dogmes absurdes. On comprend que les églises soient désertes !
Je ne peux m'empêcher de me dire que toutes ces interdictions et condamnations sont le fait de prêtres qui ont tous fait vœu de chasteté et qui doivent être bien frustrés des fois. Alors, empêcher les bons chrétiens de se réjouir des plaisirs de la chair dont ils sont eux-mêmes privés, c'est peut-être une forme de vengeance (inconsciente bien sûr).
Et condamner les femmes qui veulent avorter, c'est les punir, ces femmes avec qui ces prêtres, évèques, etc... ne peuvent pas « pêcher » ! les punir en les obligeant à avoir ces enfants résultant de leur « sensualité tentatrice », (Eve et la pomme n'est jamais loin dans l'inconscient masculin).
Enfin, n'oublions pas qu'il y a un milliard de musulmans, faisons beaucoup de petits catholiques pour ne pas se laisser dépasser en termes démographiques, les problèmes d'environnement étant négligeables face à cet objectif...
Vive le bouddhisme !!!
Eva

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Bonjour,

Une petite réflexion à propos d'Obama et de la DUDH :

C'est réconfortant des fois de voir que l'Occident bouge et évolue. Obama est le résultat de l'affirmation des principes de la DUDH sur l'égalité des personnes, quelle que soit la couleur de leur peau, et cela a été accueilli avec joie et espoir dans le monde entier, particulièrement dans le monde non-blanc qui subit la domination technologique, économique et culturelle du monde blanc.
Ce principe d'égalité de tous les êtres humains quelle que soit leur couleur ou leur sexe aurait été également illustré si Hilary Clinton avait été élue démocratiquement à la tête du pays qui est encore le plus puissant et le plus influent dans le monde.
Seulement là, le monde « non-blanc » ne se serait pas senti concerné, et n'aurait pas accueilli son élection avec la même joie. Tout au contraire, cela en aurait dérangé plus d'un dans des pays où règne encore la culture patriarcale la plus tyrannique.
Et pourtant, le plus grand facteur de changement possible dans le monde est sans aucun doute le remplacement dans tous les esprits de la relation de domination par une relation de coopération, de respect mutuel et de démocratie, bref par la reconnaissance au sein même des familles des principes de la DUDH. Eléonore

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Nous recevons des messages d'appréciation de personnes qui mettent le site en lien sur leur propre site, cela nous fait très plaisir bien sûr, et cela d'autant plus lorsqu'il s'agit non seulement de lectrices, mais de lecteurs, car cela signifie que des hommes s'intéressent aux richesses que les femmes peuvent apporter.
Par contre, il peut arriver (rarement !) que l'existence du magazine dérange, pour preuve, ce courrier que nous avons reçu en retour du message que nous envoyons aux centres bouddhistes pour leur annoncer la sortie du numéro :

Je ne me demande si ce type de magazine qui se dit bouddhiste n'entretient pas la dualité :
Certes la dualité de genre est une réalité humaine et sociale, mais au cœur de la pratique elle est expérimentée avec détachement et donc Unité...

Cette réaction est très intéressante. Nous remercions l'auteur de nous permettre ainsi de partager avec nos lectrices quelques réflexions qui, nous l'espérons, contribueront à faire évoluer les mentalités.
La Nature de Bouddha étant au delà des genres, donc, puisque nous sommes en quête de la Nature de Bouddha, il n'est pas besoin de parler des genres, voilà un argument que les femmes ont entendu depuis le début du bouddhisme.
Certes, la Nature de Bouddha est au delà des genres et de la dualité. Pourtant ce n'est justement pas l'argument avancé par les moines qui ont établi au fil des siècles des règles discriminatoires à l'égard des nonnes.
D'ailleurs, lorsque tous les textes, toutes les références, tous les modèles sont masculins, il n'y a pas dépassement de la dualité, il y a pensée unique, pensée unique qui s'exprime à travers le mode de penser et de fonctionner masculin, c'est tout à fait différent !
Cela se traduit certes par des enseignements de la plus haute spiritualité, mais aussi par des dérapages évidents dès qu'il s'agit de parler des femmes et de la sexualité.
De plus, quand une femme parvient à expérimenter cette Nature de Bouddha (comme nous l'avons vu pour les femmes que nous célébrons depuis le début du magazine), cela n'est jamais considéré par les « transmetteurs » masculins comme un événement digne d'être rapporté et célébré, au contraire de ce qui se passe dès qu'il s'agit d'un homme.
Depuis des millénaires, ceux qui parlent, écrivent, transmettent sont pratiquement toujours des hommes — la femme est silence.
L'homme se vit constamment comme La Référence. Faut-il rappeler cette réalité quotidienne de notre vocabulaire : le mot "homme" désignant à la fois la moitié masculine et la totalité du genre humain !
Alors, quand des femmes disent qu'il leur manque des références qui leur soient propres, que le discours des hommes n'est pas neutre mais influencé par leur mode de pensée et leur sexualité, et qu'elles-mêmes peuvent sentir et vivre les choses différemment, certains hommes se sentent menacés dans leur certitude d'être La Référence.
Or, c'est toute la problématique humaine d'accepter qu'il existe d'autres êtres qui ne pensent pas, ne vivent pas et ne se définissent pas de la même manière que soi-même. L'autre, dans son altérité, est un scandale, et c'est bien ce que traduit cette expression méprisante pour :   « ce type de magazine qui se dit bouddhiste ».

L'autre, c'est la différence, et certainement, l'inquiétante étrangeté pour un homme, c'est de découvrir qu'une femme, ce n'est pas un homme, surtout quand elle exprime son désir d'être reconnue dans sa spécificité de femme.
L'autre est une nécessité et une source inépuisable de richesses à découvrir. Mais bien sûr, cela demande une remise en cause de certitudes qui n'est pas confortable. La rédaction

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Il y a déjà un certain temps, Bouddhisme Actualités avait publié un article dénonçant   l'avortement, un article qui était une véritable honte et qui m'avait fait réagir vivement à l'époque, il y était question de la souffrance intense du fœtus que la femme regardait comme un « furoncle » dont elle   allait se débarasser et bien sûr, pas un mot de sa souffrance à elle.
Inutile de dire que cet article étaitd'une plume masculine, de quelqu'un qui n'allait jamais se trouver dans la situation qu'il condamnait, qui ne se posait aucune question — en tant que bouddhiste —   quant à la participation masculine à la situation dans laquelle la femme se trouvait.
Il y avait eu d'ailleurs plusieurs courriers de femmes aussi indignées que moi par cet incroyable aveuglement masculin. Donc merci de prendre la parole sur ce sujet si important pour les femmes. Chantal

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Bonjour,

Une amie m'a dit qu'elle trouvait le site un peu trop féministe et pas assez spirituel, j'ai pensé aux paroles de Benoite Groult : le féminisme est un combat qui n'a jamais fait de mort, le machisme en fait tous les jours. Murielle

Juste un petit rappel figurant dans le dernier rapport d'Amnesty : En France, tous les trois jours une femme meurt sous les coups de son compagnon. Il y a actuellement dans le monde 23 pays qui ont voté légalement des lois discriminatoires contre les femmes. Et dans la plupart des pays pauvres, les femmes sont toujours largement pénalisées en matière d'éducation, de salaire, de protection sanitaire et juridique. Ouvrons les yeux sur la situation des femmes partout dans le monde.

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Bonjour

Merci pour votre nouveau numéro que je vais découvrir avec beaucoup de joie.
J'ai une contribution à vous proposer pour votre rubrique "liens vers des sites que nous aimons". J'aimerai vous parler d'un site très ambitieux de "Colibris, mouvement pour la terre et l'humanisme" (sous l'impulsion de Pierre Rabhi) qui a pour objectif d'inspirer et de promouvoir des modes de vie épanouissants, écologiques et équitables, au nord comme au sud, afin de redonner à chacun le pouvoir d'agir concrètement sur le monde qui l'entoure.
C'est une vraie plate-forme de rencontre et d'échange entre ceux qui cherchent des solutions aux différentes crises que nous traversons et ceux qui proposent des
alternatives, qu'elles soient philosophiques, éthiques ou pratiques.Je vous laisse découvrir le lien : http://www.colibris-lemouvement.org/

Bien cordialement, Christine de Strasbourg

Bien sûr, c'est avec joie que nous ajoutons Pierre Rabbhi à la liste de nos sites amis.

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Bonjour,

J'ai proposé à un ami bouddhiste de parcourir le magazine, mais j'ai été douloureusement surprise de constater que cela ne l'intéressait pas. Cela me permet de toucher du doigt l'épaisseur de l'indifférence à l'égard de l'autre. Tous ces sites bouddhistes qui ne parlent que des hommes, c'est normal que nous, les femmes, nous nous y intéressions, c'est comme ça "depuis toujours", mais que des hommes puissent s'intéresser à ce que font, ce qu'enseignent et ce que pensent les femmes, voilà quelque chose qui ne me parait pas prêt de changer. Chantal

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Bonjour,

Ci-joint quelques lignes à propos de sexualité, de Freud et du bardo Thodol Danièle

Retrouvez la contribution de Danièle à la rubrique contributions

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